Un tribunal dans l’ombre
Le 14 février 2005 est une date ancrée dans la mémoire de tous les libanais. Il aura fallu la mort de l’ancien premier ministre Rafic Hariri pour fomenter la Révolution du Cèdre, il y a neuf ans, déjà. Et pourtant, la rage du peuple libanais, qui avait une fois pour toute pris son destin entre les mains pour sauver les intérêts de son pays semble s’être endormie. Combien faut-il sacrifier de vies pour sauver un pays ?
Le 16 janvier 2014 s’est ouvert le Tribunal Spécial pour le Liban annoncé depuis bien plus tôt. Pourtant, rares sont ceux qui aujourd’hui s’en préoccupent réellement. C’est en effet un timing presque ironique, à une date où les attentats se démultiplient, où renaissent d’amers souvenirs de la guerre civile et des assassinats de la première décennie du millénaire, et où l’insécurité fait son triomphal retour.
Et pourtant, le TSL est loin d’être sans importance, quelles que soient les accusations qui puissent être portées contre lui. C’est un jugement qui dénonce la nécessité d’une aide internationale pour un pays sous la sournoise influence de nombreux acteurs externes. C’est un jugement qui dénonce l’hypocrisie de ceux qui feignent vouloir le bien du pays mais qui ne cherchent le dialogue qu’à travers l’amovibilité de leurs opinions. C’est un jugement qui permettrait d’éclairer l’histoire du pays et de mettre en avant les vices de ceux qui sourient aujourd’hui devant les foules et derrière les écrans.
L’intérêt n’est pas de condamner une poignée d’hommes qui ne furent au final que des pions dans cette affaire, mais essentiellement d’affirmer que le Liban n’est plus un terrain de jeu mais un pays capable de punir avec fermeté tout crime et toute forme de corruption. L’issue du procès, qui se déroule en absence des accusés, n’aura probablement pas d’influence visible sur le fonctionnement du pays, mais affirmera malgré tout que le Liban possède un soutien international.
Nuançons tout de même cette idée de soutien international et n’oublions pas que ce jugement parallèle à la guerre civile syrienne n’a que pour accusés des membres du Hezbollah, manière d’attirer indirectement l’attention sur les vices de l’allié syrien (et donc d’affaiblir celui-ci politiquement). Le Liban dispose-t-il alors d’une aide à but idéaliste et humanitaire ou à but réaliste et manipulateur ? Une chose est sûre, l’indépendance est encore loin d’être atteinte…
C.G
Le 14 février 2005 est une date ancrée dans la mémoire de tous les libanais. Il aura fallu la mort de l’ancien premier ministre Rafic Hariri pour fomenter la Révolution du Cèdre, il y a neuf ans, déjà. Et pourtant, la rage du peuple libanais, qui avait une fois pour toute pris son destin entre les mains pour sauver les intérêts de son pays semble s’être endormie. Combien faut-il sacrifier de vies pour sauver un pays ?
Le 16 janvier 2014 s’est ouvert le Tribunal Spécial pour le Liban annoncé depuis bien plus tôt. Pourtant, rares sont ceux qui aujourd’hui s’en préoccupent réellement. C’est en effet un timing presque ironique, à une date où les attentats se démultiplient, où renaissent d’amers souvenirs de la guerre civile et des assassinats de la première décennie du millénaire, et où l’insécurité fait son triomphal retour.
Et pourtant, le TSL est loin d’être sans importance, quelles que soient les accusations qui puissent être portées contre lui. C’est un jugement qui dénonce la nécessité d’une aide internationale pour un pays sous la sournoise influence de nombreux acteurs externes. C’est un jugement qui dénonce l’hypocrisie de ceux qui feignent vouloir le bien du pays mais qui ne cherchent le dialogue qu’à travers l’amovibilité de leurs opinions. C’est un jugement qui permettrait d’éclairer l’histoire du pays et de mettre en avant les vices de ceux qui sourient aujourd’hui devant les foules et derrière les écrans.
L’intérêt n’est pas de condamner une poignée d’hommes qui ne furent au final que des pions dans cette affaire, mais essentiellement d’affirmer que le Liban n’est plus un terrain de jeu mais un pays capable de punir avec fermeté tout crime et toute forme de corruption. L’issue du procès, qui se déroule en absence des accusés, n’aura probablement pas d’influence visible sur le fonctionnement du pays, mais affirmera malgré tout que le Liban possède un soutien international.
Nuançons tout de même cette idée de soutien international et n’oublions pas que ce jugement parallèle à la guerre civile syrienne n’a que pour accusés des membres du Hezbollah, manière d’attirer indirectement l’attention sur les vices de l’allié syrien (et donc d’affaiblir celui-ci politiquement). Le Liban dispose-t-il alors d’une aide à but idéaliste et humanitaire ou à but réaliste et manipulateur ? Une chose est sûre, l’indépendance est encore loin d’être atteinte…
C.G