Tourisme, conflits et enlèvements, une tragédie propre au Liban
Les chiffres sont tombés : d’après Fadi Abboud, ministre du tourisme, les six premiers mois de cette année ont vu une chute du tourisme de 6,5% par rapport à l’année précédente et celui de juillet, une chute de 27%. Les deux causes principales sont l’absence quasi-totale de touristes venant du Golfe et l’insécurité que nous devons à, entre autres, la guerre en Syrie.
M. Abboud a, dans son rapport, insisté sur le fait que le Liban doit se libérer de sa dépendance aux touristes du Golfe (majoritairement riches et dépensiers) et attirer plus de touristes aux revenus moyens. Cependant cette idée que l’on voudrait forcément saluer a perdu beaucoup de sa facilité moins de 48 heures après la déclaration du ministre. C’est ainsi que vendredi, à 3 heures du matin, deux pilotes turcs en route vers leur hôtel ont été kidnappés sur la route de l’aéroport. Un groupuscule, "les pèlerins de l’imam Rida", revendique l’affaire et demande la libération de libanais chiites détenus en Syrie.
Quelle place la Turquie occupe-t-elle dans l'affaire ? Pour comprendre, il faut remonter à 2012, année durant laquelle des chiites en pèlerinage à Aazaz en Syrie auraient été enlevés par des rebelles. Suite à l’événement, les familles des kidnappés n’ont pu se tourner que vers la Turquie, capable de négocier la libération des otages grâce à ses liens avec l’Armée syrienne libre. L’affaire ne ressurgit que le 19 juillet 2013, avec l’annonce par Damas de la libération de 43 femmes emprisonnée en échange de la délivrance des prisonniers d’Aazaz. La fête du Fitr devait marquer l’échange mais les ravisseurs rebelles revinrent sur leurs engagements. D’où la réponse du kidnapping de vendredi qui aurait pour but de pousser la Turquie à œuvre pour la libération des chiites. Cependant, la revendication est presque désespérée car la Turquie ne semble pas/plus avoir d’autorité apparente sur les rebelles.
Comme d’habitude, c’est le Liban qui finit par prendre les coups dans un conflit dont il n’est même pas acteur. La Turquie a demandé à tous ses ressortissants au Liban de quitter le pays. Bien qu'ils ne soient pas très nombreux, l’impact va au-delà de l’absence de turcs au Liban. Que devient la réputation d’un pays lorsque deux hommes se font enlever à cause simplement de leur nationalité ? Quelle sera l’ampleur de la réaction des pays tels que l’Egypte, la Jordanie et l’Iraq sur lesquels le Liban compte encore ? C’est sur une note tragique que l’été libanais arrive à sa fin, et l’économie du pays en témoignera.
C.G
M. Abboud a, dans son rapport, insisté sur le fait que le Liban doit se libérer de sa dépendance aux touristes du Golfe (majoritairement riches et dépensiers) et attirer plus de touristes aux revenus moyens. Cependant cette idée que l’on voudrait forcément saluer a perdu beaucoup de sa facilité moins de 48 heures après la déclaration du ministre. C’est ainsi que vendredi, à 3 heures du matin, deux pilotes turcs en route vers leur hôtel ont été kidnappés sur la route de l’aéroport. Un groupuscule, "les pèlerins de l’imam Rida", revendique l’affaire et demande la libération de libanais chiites détenus en Syrie.
Quelle place la Turquie occupe-t-elle dans l'affaire ? Pour comprendre, il faut remonter à 2012, année durant laquelle des chiites en pèlerinage à Aazaz en Syrie auraient été enlevés par des rebelles. Suite à l’événement, les familles des kidnappés n’ont pu se tourner que vers la Turquie, capable de négocier la libération des otages grâce à ses liens avec l’Armée syrienne libre. L’affaire ne ressurgit que le 19 juillet 2013, avec l’annonce par Damas de la libération de 43 femmes emprisonnée en échange de la délivrance des prisonniers d’Aazaz. La fête du Fitr devait marquer l’échange mais les ravisseurs rebelles revinrent sur leurs engagements. D’où la réponse du kidnapping de vendredi qui aurait pour but de pousser la Turquie à œuvre pour la libération des chiites. Cependant, la revendication est presque désespérée car la Turquie ne semble pas/plus avoir d’autorité apparente sur les rebelles.
Comme d’habitude, c’est le Liban qui finit par prendre les coups dans un conflit dont il n’est même pas acteur. La Turquie a demandé à tous ses ressortissants au Liban de quitter le pays. Bien qu'ils ne soient pas très nombreux, l’impact va au-delà de l’absence de turcs au Liban. Que devient la réputation d’un pays lorsque deux hommes se font enlever à cause simplement de leur nationalité ? Quelle sera l’ampleur de la réaction des pays tels que l’Egypte, la Jordanie et l’Iraq sur lesquels le Liban compte encore ? C’est sur une note tragique que l’été libanais arrive à sa fin, et l’économie du pays en témoignera.
C.G