Lorsque les civils démarrent l'avancée sociale
Le nouveau cauchemar des politiciens ayant main mise sur une confession est un couple, celui de Khouloud Succariyeh et Nidal Darwiche, qui au début du mois de janvier se sont symboliquement mariés au sein même du Liban.
Le mariage du couple sunno-chiite n'est cependant pas reconnu, car bien qu'il soit fondé sur une vieille loi datant du mandat franç...ais, l'État n'a pas approuvé ce mariage.
Mais le couple a fait sa part du travail car il n'a pas manqué d'attirer l'attention des médias, des politiciens et du peuple sur les faits et la question d'une véritable loi encadrant le mariage civil.
Évidemment, la notion de mariage civil n'est pas étrangère au peuple libanais. Il existe de nombreux couples mariés sans présence de prêtre, d'imam ou de sheikh; mais cependant tout ayant été fait à l'étranger (majoritairement à Chypre). Cependant cela ne suffit plus pour ceux qui d'une part trouvent illogique que le Liban reconnaisse un mariage civil effectué à l'étranger mais pas localement et qui d'une autre part sont restreints économiquement soit pour partir à l'étranger soit pour louer les services d'une église, d'une mosquée, ou autre.
Le mariage civil est capable d'euthanasier peu à peu le confessionnalisme et éventuellement bouleverser la structure politique telle qu'on la connaît aujourd'hui. Les enfants issus de telles unions ne se sentiront en effet pas dépendants d'une secte, et les mariés pourront eux même se détacher de leur famille politisée pour fonder une famille grâce à un choix sans aucune restriction. Dans un pays représenté par dix-huit sectes, un individu doit-il se borner à s'unir avec un(e) partenaire de la même religion?
Les politiciens et les personnalités religieuses sont conscients de la situation et de ses enjeux, les ecclésiastiques musulmans ne manquent pas de lever leurs boucliers tout en menaçant ceux qui désobéiraient à la charia d'apostasie et les leaders religieux chrétiens ne s'opposent pas mais expriment leurs doutes sur l'efficacité d'une telle loi dans un pays où 20% des mariages finissent par un divorce.
Pour une fois, le débat est clair et simple. A quelques mois des élections législatives, Michel Sleiman exprime ouvertement sa volonté de voir une véritable loi encadrant le mariage civil prendre place. Il parle du sujet directement avec les utilisateurs de Facebook et Twitter, croyant au rapprochement vers l'unité nationale à travers le mariage civil. Najib Mikati, qui a perdu ses chances de se relever suite à ses nombreux échecs administratifs, ne considère pas la question du mariage civil comme une priorité. Les libanais quant à eux sont pour la plupart favorables au mariage civil d'après les sondages.
Il ne reste plus qu'à attendre la réaction du Parlement, réaction qui déterminera une fois pour toute l'efficacité du système parlementaire. Les libanais attendent, et bientôt sauront si les députés se soucient réellement de la société libanaise.
C.G
* Photo: www.la-croix.com
Le mariage du couple sunno-chiite n'est cependant pas reconnu, car bien qu'il soit fondé sur une vieille loi datant du mandat franç...ais, l'État n'a pas approuvé ce mariage.
Mais le couple a fait sa part du travail car il n'a pas manqué d'attirer l'attention des médias, des politiciens et du peuple sur les faits et la question d'une véritable loi encadrant le mariage civil.
Évidemment, la notion de mariage civil n'est pas étrangère au peuple libanais. Il existe de nombreux couples mariés sans présence de prêtre, d'imam ou de sheikh; mais cependant tout ayant été fait à l'étranger (majoritairement à Chypre). Cependant cela ne suffit plus pour ceux qui d'une part trouvent illogique que le Liban reconnaisse un mariage civil effectué à l'étranger mais pas localement et qui d'une autre part sont restreints économiquement soit pour partir à l'étranger soit pour louer les services d'une église, d'une mosquée, ou autre.
Le mariage civil est capable d'euthanasier peu à peu le confessionnalisme et éventuellement bouleverser la structure politique telle qu'on la connaît aujourd'hui. Les enfants issus de telles unions ne se sentiront en effet pas dépendants d'une secte, et les mariés pourront eux même se détacher de leur famille politisée pour fonder une famille grâce à un choix sans aucune restriction. Dans un pays représenté par dix-huit sectes, un individu doit-il se borner à s'unir avec un(e) partenaire de la même religion?
Les politiciens et les personnalités religieuses sont conscients de la situation et de ses enjeux, les ecclésiastiques musulmans ne manquent pas de lever leurs boucliers tout en menaçant ceux qui désobéiraient à la charia d'apostasie et les leaders religieux chrétiens ne s'opposent pas mais expriment leurs doutes sur l'efficacité d'une telle loi dans un pays où 20% des mariages finissent par un divorce.
Pour une fois, le débat est clair et simple. A quelques mois des élections législatives, Michel Sleiman exprime ouvertement sa volonté de voir une véritable loi encadrant le mariage civil prendre place. Il parle du sujet directement avec les utilisateurs de Facebook et Twitter, croyant au rapprochement vers l'unité nationale à travers le mariage civil. Najib Mikati, qui a perdu ses chances de se relever suite à ses nombreux échecs administratifs, ne considère pas la question du mariage civil comme une priorité. Les libanais quant à eux sont pour la plupart favorables au mariage civil d'après les sondages.
Il ne reste plus qu'à attendre la réaction du Parlement, réaction qui déterminera une fois pour toute l'efficacité du système parlementaire. Les libanais attendent, et bientôt sauront si les députés se soucient réellement de la société libanaise.
C.G
* Photo: www.la-croix.com