Crise politique, déclin démocratique, absence de gouvernement, de parlement … Le triste sort du Liban
Il est remarquable de voir que dans un pays comme le Liban, qui se vante être le plus démocratique de la région, on n’arrive toujours pas en 2013, à organiser des élections législatives en temps et en heure.
Environ six mois après le renouvellement de la chambre des députés, le Liban est toujours sans gouvernement et sans représentants légitimes. Globalement, sans leadership.
Après avoir réussi – non sans suspens hitchcockien - la prolongation de leur mandat de quatre ans pour une période additionnelle de 17 mois 2013), nos députés ne semblent pas se poser la question à savoir si oui ou non leur statut de “représentants de la nation” est légitime ou pas.
Au-delà des principes constitutionnels et juridiques qui ont sans aucun doute été bafoués, et qui ne semblent pas torturer la conscience populaire outre mesure, demeure la question fondamentale qui a alimenté le débat pendant des semaines entières à savoir l’incapacité ou plus exactement le manque d’intérêt qu’ont les 128 députés libanais à s'entendre sur une nouvelle loi électorale qui serait “équitable” et “représentative” du tissu social et culturel qui constitue le Liban.
Pour justifier l'extension de leur mandat, nos parlementaires ont mis en avant des thèmes comme « force majeure », « sécurité nationale », « dégradation de la situation sécuritaire » … des excuses en apparence invraisemblables pour une démocratie qui se veut spéciale!
Le conseil Constitutionnel par un stratagème tantôt de chaise musicale et tantôt de chaise vide a validé – par inaction – et par omission - le nouveau mandat du Parlement, ... sans doute un sujet fascinant pour une thèse de doctorat.
Le Liban vit donc depuis juin 2013 un état d’urgence « virtuelle » et surréelle.
Force est de constater, que la date d’expiration du nouveau mandat de la Chambre expire le 20 novembre 2014 – quelques mois après l’expiration du mandat de l'actuel président de la République, Michel Suleiman, qui s’achève le 25 mai 2014, et celui du président syrien qui s’achève à son tour en juin 2014.
Les représentants de la nation se sont donnés 17 mois supplémentaires pour convenir d’une nouvelle loi électorale. Près de six mois se sont écoulés sans qu’aucune mention d’un nouveau projet de loi ne soit mise sur le tapis.
Il est vrai que lors de leur mandat précédent, nos représentants ont étudié toutes sortes de versions de lois électorales. Ils ont amusé la galerie avec un prétendu projet dit orthodoxe, un autre issue de la droite, un troisième de la gauche, et bien d’autres variantes aussi farfelues l’une que l’autre. Et comme par hasard, à la dernière seconde, de la dernière minute, du dernier jour la version qui doit être soumise au vote, et sans laquelle le ciel viendrait à écrouler sur nos têtes, disparait comme par enchantement.
Tant d’énergie pour rien.
Un cynique aurait même dit à quoi bon tout ce cinéma, puisque ce sont toujours les même qui se perpétuent depuis 1936 …
L’ironie dans tout cela, c’est que le Liban, qui a mené ses premières élections législatives pluralistes il y a plus de 70 ans alors que le monde arabe était soumis à la dictature oppressive de ses dirigeants, est devenu incapable de tenir des élections en plein printemps arabe.
Contrairement à ce que l’on cherche à nous faire croire, le Liban ne fait pas face à une crise sécuritaire, mais plutôt à une crise démocratique couplée d’une crise identitaire qui risque à terme de conduire à son implosion.
Il ressemble désormais à une république bananière en quête de repères. Les investisseurs étrangers le fuient, même ses propres fils le désertent.
Il est temps peut-être qu’une nouvelle révolution du Cèdre se mette en marche. Cette fois-ci, cependant, il faudra trouver une nouvelle cible !
E.C
Il est remarquable de voir que dans un pays comme le Liban, qui se vante être le plus démocratique de la région, on n’arrive toujours pas en 2013, à organiser des élections législatives en temps et en heure.
Environ six mois après le renouvellement de la chambre des députés, le Liban est toujours sans gouvernement et sans représentants légitimes. Globalement, sans leadership.
Après avoir réussi – non sans suspens hitchcockien - la prolongation de leur mandat de quatre ans pour une période additionnelle de 17 mois 2013), nos députés ne semblent pas se poser la question à savoir si oui ou non leur statut de “représentants de la nation” est légitime ou pas.
Au-delà des principes constitutionnels et juridiques qui ont sans aucun doute été bafoués, et qui ne semblent pas torturer la conscience populaire outre mesure, demeure la question fondamentale qui a alimenté le débat pendant des semaines entières à savoir l’incapacité ou plus exactement le manque d’intérêt qu’ont les 128 députés libanais à s'entendre sur une nouvelle loi électorale qui serait “équitable” et “représentative” du tissu social et culturel qui constitue le Liban.
Pour justifier l'extension de leur mandat, nos parlementaires ont mis en avant des thèmes comme « force majeure », « sécurité nationale », « dégradation de la situation sécuritaire » … des excuses en apparence invraisemblables pour une démocratie qui se veut spéciale!
Le conseil Constitutionnel par un stratagème tantôt de chaise musicale et tantôt de chaise vide a validé – par inaction – et par omission - le nouveau mandat du Parlement, ... sans doute un sujet fascinant pour une thèse de doctorat.
Le Liban vit donc depuis juin 2013 un état d’urgence « virtuelle » et surréelle.
Force est de constater, que la date d’expiration du nouveau mandat de la Chambre expire le 20 novembre 2014 – quelques mois après l’expiration du mandat de l'actuel président de la République, Michel Suleiman, qui s’achève le 25 mai 2014, et celui du président syrien qui s’achève à son tour en juin 2014.
Les représentants de la nation se sont donnés 17 mois supplémentaires pour convenir d’une nouvelle loi électorale. Près de six mois se sont écoulés sans qu’aucune mention d’un nouveau projet de loi ne soit mise sur le tapis.
Il est vrai que lors de leur mandat précédent, nos représentants ont étudié toutes sortes de versions de lois électorales. Ils ont amusé la galerie avec un prétendu projet dit orthodoxe, un autre issue de la droite, un troisième de la gauche, et bien d’autres variantes aussi farfelues l’une que l’autre. Et comme par hasard, à la dernière seconde, de la dernière minute, du dernier jour la version qui doit être soumise au vote, et sans laquelle le ciel viendrait à écrouler sur nos têtes, disparait comme par enchantement.
Tant d’énergie pour rien.
Un cynique aurait même dit à quoi bon tout ce cinéma, puisque ce sont toujours les même qui se perpétuent depuis 1936 …
L’ironie dans tout cela, c’est que le Liban, qui a mené ses premières élections législatives pluralistes il y a plus de 70 ans alors que le monde arabe était soumis à la dictature oppressive de ses dirigeants, est devenu incapable de tenir des élections en plein printemps arabe.
Contrairement à ce que l’on cherche à nous faire croire, le Liban ne fait pas face à une crise sécuritaire, mais plutôt à une crise démocratique couplée d’une crise identitaire qui risque à terme de conduire à son implosion.
Il ressemble désormais à une république bananière en quête de repères. Les investisseurs étrangers le fuient, même ses propres fils le désertent.
Il est temps peut-être qu’une nouvelle révolution du Cèdre se mette en marche. Cette fois-ci, cependant, il faudra trouver une nouvelle cible !
E.C