Rivalités 14-8; mais jusqu'à quand ? - 22/12/2012
Rien ne va plus entre le 14 Mars et le 8 Mars. En ce moment le parlement, dont la majorité est représentée par des partisans du 8 Mars, cherche à établir un projet de loi électorale pour les élections législatives de 2013. Cependant les membres de l’opposition boycottent le parlement depuis l’assassinat du général al-Hassan.
Déferlent alors depuis plusieurs m...ois accusations entre les deux partis. Le 8 Mars dénonce les partis de Geagea, Hariri, Gemayel et leurs alliés en affirmant qu’ils cherchent à empêcher les élections tant que le gouvernement al-Assad n’ait pas chuté. Sayed Nasrallah se montre confiant envers son allié Syrien et prédit le maintien du régime, démontrant à sa manière l’absurdité du comportement du 14 Mars.
Cependant le Dr Geagea et le député Marwan Hamadé rétorquent en accusant le 8 Mars d’assassiner progressivement leurs opposants, et refusent donc le déplacement aux réunions. Geagea rappelle que le 14 Mars a bel et bien proposé un projet de loi électorale, qui est la division du pays en cinquante « districts ».
Il ne s’agit pas dialogue mais d’un monologue prononcé par chaque bloc dans son coin respectif. Pendant que le président du Parlement et le président de la République s’indignent face à l’absence de contact, Monsieur Mikati se fait tout petit, conscient de son échec à manier un Liban dont l’avenir économique et social dépend comme depuis toujours du comportement du 8 et du 14 Mars.
Comme il est de nature, ces deux blocs politiques cherchent chacun leur propre intérêt avant celui du pays. Mais les choses deviennent de plus en plus urgentes au Liban. En effet, la crise syrienne impacte le Liban économiquement et socialement, ce que le ministre des Affaires sociales, Waël Bou Faour, rappelle en indiquant que 10% (soit 30 000) des élèves des écoles publiques sont syriens. On n’oublie pas non plus les tensions violentes à Tripoli, et naturellement l’émigration ininterrompue de libanais cherchant la belle vie ailleurs…
Il ne reste que le dialogue comme solution, un vrai dialogue néanmoins. Jusqu’aujourd’hui, c’est un jeu hypocrite que jouent les leaders politiques, évitant de rencontrer leur opposant de face, se défendant brièvement contre la critique adversaire et enchaînant par une accusation. Les mêmes arguments se reformulent et se répètent depuis des années. L’écart entre les blocs se creuse.
Les libanais sont encouragés voire poussés à haïr les partis adverses. Mais la naïveté finira par disparaitre du vocabulaire libanais. Peut-être trop tard, lorsque la crise sera à son pic, lorsque la violence dans les rues de Beyrouth sera de retour, lorsque le gouvernement n’aura plus la moindre autorité. Ou peut-être lorsque la raison triomphera au sein du 8 Mars et du 14 Mars et que les deux partis décideront à dialoguer avec honnêteté. Il faudra alors que le peuple donne son avis, cependant en faisant plus que décider de regarder LBC plutôt qu’OTV à la télévision le soir. Le meilleur espoir serait que le gouvernement s’adresse à son peuple par une série de référendums.
Les libanais à l’étranger encore attachés à leur pays d’origine se feront enfin entendre. Sinon, le dialogue entre le peuple et son gouvernement sera plus brusque. Mais déjà faudra-il que le peuple décide de s’adresser aux leaders politiques qui le conditionne depuis trop longtemps…
C.G
Déferlent alors depuis plusieurs m...ois accusations entre les deux partis. Le 8 Mars dénonce les partis de Geagea, Hariri, Gemayel et leurs alliés en affirmant qu’ils cherchent à empêcher les élections tant que le gouvernement al-Assad n’ait pas chuté. Sayed Nasrallah se montre confiant envers son allié Syrien et prédit le maintien du régime, démontrant à sa manière l’absurdité du comportement du 14 Mars.
Cependant le Dr Geagea et le député Marwan Hamadé rétorquent en accusant le 8 Mars d’assassiner progressivement leurs opposants, et refusent donc le déplacement aux réunions. Geagea rappelle que le 14 Mars a bel et bien proposé un projet de loi électorale, qui est la division du pays en cinquante « districts ».
Il ne s’agit pas dialogue mais d’un monologue prononcé par chaque bloc dans son coin respectif. Pendant que le président du Parlement et le président de la République s’indignent face à l’absence de contact, Monsieur Mikati se fait tout petit, conscient de son échec à manier un Liban dont l’avenir économique et social dépend comme depuis toujours du comportement du 8 et du 14 Mars.
Comme il est de nature, ces deux blocs politiques cherchent chacun leur propre intérêt avant celui du pays. Mais les choses deviennent de plus en plus urgentes au Liban. En effet, la crise syrienne impacte le Liban économiquement et socialement, ce que le ministre des Affaires sociales, Waël Bou Faour, rappelle en indiquant que 10% (soit 30 000) des élèves des écoles publiques sont syriens. On n’oublie pas non plus les tensions violentes à Tripoli, et naturellement l’émigration ininterrompue de libanais cherchant la belle vie ailleurs…
Il ne reste que le dialogue comme solution, un vrai dialogue néanmoins. Jusqu’aujourd’hui, c’est un jeu hypocrite que jouent les leaders politiques, évitant de rencontrer leur opposant de face, se défendant brièvement contre la critique adversaire et enchaînant par une accusation. Les mêmes arguments se reformulent et se répètent depuis des années. L’écart entre les blocs se creuse.
Les libanais sont encouragés voire poussés à haïr les partis adverses. Mais la naïveté finira par disparaitre du vocabulaire libanais. Peut-être trop tard, lorsque la crise sera à son pic, lorsque la violence dans les rues de Beyrouth sera de retour, lorsque le gouvernement n’aura plus la moindre autorité. Ou peut-être lorsque la raison triomphera au sein du 8 Mars et du 14 Mars et que les deux partis décideront à dialoguer avec honnêteté. Il faudra alors que le peuple donne son avis, cependant en faisant plus que décider de regarder LBC plutôt qu’OTV à la télévision le soir. Le meilleur espoir serait que le gouvernement s’adresse à son peuple par une série de référendums.
Les libanais à l’étranger encore attachés à leur pays d’origine se feront enfin entendre. Sinon, le dialogue entre le peuple et son gouvernement sera plus brusque. Mais déjà faudra-il que le peuple décide de s’adresser aux leaders politiques qui le conditionne depuis trop longtemps…
C.G