L’éducation au Liban : un atout majeur qui ne peut être négligé - 20/06/2013
Si les libanais peuvent souvent se permettre de s’établir dans divers pays suite à une scolarité plus ou moins poussée dans leur pays d’origine, ils le doivent en grand partie à l’éducation dont ils ont pu profiter. Avec un taux d’alphabétisation de 98% pour les hommes et de 99% pour les femmes de 15-24 ans et un taux de participation à l’école secondaire de 77% pour les garçons et de 85% pour les filles (2007-2011, UNICEF), le Liban ne cache pas l’importance de l’éducation pour sa population.
L’éducation des libanais détient par ailleurs un avantage que même certains pays développés ne peuvent prétendre avoir : l’importance du multilinguisme qui se retrouve d’ailleurs au delà des salles de classe. Dès la maternelle, les enfants d’un grand nombre d’écoles apprennent l’arabe en plus de l’anglais ou du français (dépendamment de l’école). Un peu plus tard une deuxième langue est imposée : ainsi enseigne-t-on l’arabe et parfois le français dans les écoles anglophones, et l’arabe et l’anglais dans les écoles francophones. Quant aux écoles arabophones, elles sont peu nombreuses par rapport aux autres mais dispensent bien des cours de français. C’est un héritage que le Liban doit beaucoup au mandat français.
Hélas, le Liban souffre d’une privatisation de l’éducation qui ne profite que très peu aux familles modestes. Le gouvernement est très peu impliqué dans l’éducation publique et cela se reflète par le déclin de l’enseignement public : en chiffres, on passe de 39% d’élèves dans l’enseignement public à 29,5% en 2010-2011. Ce phénomène qui se manifeste dans l’ensemble du pays pousse à questionner la qualité de l’éducation publique, le contenu étant souvent critiqué pour un manque de compétitivité voire de modernité : les livres scolaires fournis sont subjectifs dans leur enseignement de l’histoire et de la religion (n’étant pas "compatibles" entre eux) et seraient implicitement plus orientés pour les hommes que les femmes (Charafeddine, 2007). Quant aux universités, elles sont toutes privées à l’exception de l’Université Libanaise. Les frais de scolarité augmentent souvent sans une transparence financière suffisante. On se souvient des manifestations et du boycott des cours par des étudiants de l’Université Américaine de Beyrouth (AUB) en 2010 face à une annonce d’augmentation de 25% des frais.
Le Liban peut-il permettre une privatisation de l’éducation non-proportionnelle au progrès économique du pays ? Peut-il permettre que cette privatisation soit due à une absence de compétitivité de niveau académique entre les établissements publics et privés ? L’éducation est sacrée pour les libanais et bien que nombreux soient ceux qui en profitent pour le mieux, le Liban ne doit pas négliger les familles qui au final doivent opter entre l’éducation publique qui s’érode et le sacrifice financier pour l’éducation privée.
C.G
[Source : Charafeddine Fahima, 2008, "La discrimination à l’égard des femmes dans les manuels scolaires de niveau intermédiaire, compte tenu de l’approche fondée sur l’égalité des sexes", Rapport d’expertise (en langue arabe).]
L’éducation des libanais détient par ailleurs un avantage que même certains pays développés ne peuvent prétendre avoir : l’importance du multilinguisme qui se retrouve d’ailleurs au delà des salles de classe. Dès la maternelle, les enfants d’un grand nombre d’écoles apprennent l’arabe en plus de l’anglais ou du français (dépendamment de l’école). Un peu plus tard une deuxième langue est imposée : ainsi enseigne-t-on l’arabe et parfois le français dans les écoles anglophones, et l’arabe et l’anglais dans les écoles francophones. Quant aux écoles arabophones, elles sont peu nombreuses par rapport aux autres mais dispensent bien des cours de français. C’est un héritage que le Liban doit beaucoup au mandat français.
Hélas, le Liban souffre d’une privatisation de l’éducation qui ne profite que très peu aux familles modestes. Le gouvernement est très peu impliqué dans l’éducation publique et cela se reflète par le déclin de l’enseignement public : en chiffres, on passe de 39% d’élèves dans l’enseignement public à 29,5% en 2010-2011. Ce phénomène qui se manifeste dans l’ensemble du pays pousse à questionner la qualité de l’éducation publique, le contenu étant souvent critiqué pour un manque de compétitivité voire de modernité : les livres scolaires fournis sont subjectifs dans leur enseignement de l’histoire et de la religion (n’étant pas "compatibles" entre eux) et seraient implicitement plus orientés pour les hommes que les femmes (Charafeddine, 2007). Quant aux universités, elles sont toutes privées à l’exception de l’Université Libanaise. Les frais de scolarité augmentent souvent sans une transparence financière suffisante. On se souvient des manifestations et du boycott des cours par des étudiants de l’Université Américaine de Beyrouth (AUB) en 2010 face à une annonce d’augmentation de 25% des frais.
Le Liban peut-il permettre une privatisation de l’éducation non-proportionnelle au progrès économique du pays ? Peut-il permettre que cette privatisation soit due à une absence de compétitivité de niveau académique entre les établissements publics et privés ? L’éducation est sacrée pour les libanais et bien que nombreux soient ceux qui en profitent pour le mieux, le Liban ne doit pas négliger les familles qui au final doivent opter entre l’éducation publique qui s’érode et le sacrifice financier pour l’éducation privée.
C.G
[Source : Charafeddine Fahima, 2008, "La discrimination à l’égard des femmes dans les manuels scolaires de niveau intermédiaire, compte tenu de l’approche fondée sur l’égalité des sexes", Rapport d’expertise (en langue arabe).]