Qu’en est-il de l’identité libanaise ? Entre phénicianism et arabisme - ou - comment définir le peuple libanais?
Bien qu'ils soient souvent mentionnés dans les textes anciens comme des commerçants et de vigoureux marins, nous connaissons relativement peu de choses sur les phéniciens. Les historiens se réfèrent à eux comme Cananéens, quand ils en parlent par référence à la culture ambiante 1200 ans avant JC. Les Grecs les appelaient les « phoinikes », ce qui signifie le «peuple rouge»[1], bien qu’eux même ne se soient jamais fait appeler phéniciens. Ils se voyaient plutôt comme les citoyens de ports ou de villes tel Byblos, Sidon, ou Tyr qu’ils utilisaient comme tremplin pour embarquer sur leurs navires et sillonner la Méditerranée pour faire du commerce.
Leur culture connue plus tard comme « phénicienne » a connu un essor fulgurant à partir du troisième millénaire av JC dans la région du Levant ; une région côtière maintenant divisée principalement entre le Liban, la Syrie et la Palestine/Israël. Mais ce n'est que vers 1100 avant JC, après une période de désordre suivie de l'effondrement social généralisé dans la région, que les phéniciens sont apparus comme une force culturelle et politique importante.
Entre le neuvième et le sixième siècle avant Jésus-Christ, les Phéniciens ont dominé la mer Méditerranée et la mer Egée en établissant des comptoirs et des colonies à Chypre, en Italie, en Afrique du Nord, et en Espagne. Ils se sont enrichis grâce au commerce de métaux précieux provenant de l'étranger et des produits naturels tel le vin, l'huile d'olive, et notamment le bois des célèbres cèdres du Liban qui, cahin-caha, boisent jusqu’aujourd’hui les montagnes de ce pays.
Agissant comme des intermédiaires culturels, les Phéniciens ont diffusé des idées, des mythes et des connaissances provenant des puissants empires assyrienne et babylonienne (ce qui est maintenant la Syrie et l'Irak) à leurs contacts dans la mer Egée. Ces idées ont contribué à susciter un renouveau culturel en Grèce, conduisant à l’âge d’or Grec, et par la suite à la naissance de la civilisation occidentale.
Quoi qu’il en soit, la notion d’identité phénicienne n’est pas facile à saisir. Certains historiens réservent en général le nom de Phéniciens aux peuples qui habitaient la côte de l'actuel Liban à l'âge de fer, entre les invasions dites "des Peuples de la Mer" qui ont bouleversé la région vers 1180 av. J.C., et sa conquête par les armées d'Alexandre le Grand en 332 av J.C.[2]
Une autre théorie, moins répandue et assez controversée, évoque la tradition légendaire (II° millénaire av. J.C.), d'un peuple originaire du fond de l'Arabie, qui s'appelait lui-même "le peuple rouge" : les Himyarites, venu s'installer sur l'étroite bande de terre entre la Méditerranée et les monts du Liban[3].
Qu’en est-il donc pour l’identité libanaise ? Est-elle phénicienne, arabe, autre ? Il est à noter que le défi actuel a ses origines dans le passé aussi turbulent que riche du Liban. À en juger de son sous-sol qui renferme les vestiges de plusieurs empires qui ont passé par là et qui ont laissé leurs marques et surtout, de son histoire influencée par les conquêtes successives de son territoire par des armées étrangères, nous comprenons mieux l’anxiété qu’éprouve une société continuellement invitée à se réinventer.
Comprenant dix-huit communautés religieuses officielles, qui à travers les siècles, sont venues d’ailleurs et qui ont trouvé refuge sur ses terres, le Liban n’arrive pas à s’émanciper et à couper le cordon ombilical qui pendant longtemps l’a relié de façon artificielle à un empire Ottoman aussi vaste et diversifié.
Encore in-sécures après 71 ans d’indépendance ces diverses communautés se cherchent. Face à la montée fulgurante de certains courants fanatiques dans la région – dont on voit les conséquences douloureuses aujourd’hui – et en l’absence d’un état central fort et d’une gouvernance transparente et équitable, certains au Liban ont cherché à se distinguer en mettant une distance entre eux et les « autres arabes ». Faute de mieux, ils ont trouvé refuge au sein de leur communauté religieuse.
Il serait intéressant de comprendre la relation génétique que les Libanais d’aujourd’hui pourraient avoir avec leurs présumés « ancêtres » les Phéniciens. Une analyse ADN généralisée serait la bienvenue à cet égard.
Tout au long de la sanglante guerre civile des années 1970 et 1980, certains groupes ont tenté sans grand succès d’exploiter le concept de racine ethnique « Phénicienne » comme arme idéologique. D’aucuns parmi les maronites, la secte chrétienne dominante au Liban, ont revendiqué une ascendance directe des Phéniciens, pour justifier une revendication plus légitime du Liban, et se distinguer des autres immigrants venus plus tard dans l’Histoire en provenance de la péninsule arabique. Il va sans dire qu’une telle revendication a enflammé les esprits de nombreux libanais qui se sentaient exclus. Le terme Phénicien s'était donc transformé en un mot de code Chrétien pour se distinguer de leurs compatriotes non-chrétiens.
Selon une étude scientifique menée récemment par National Geographic Society ; la génétique a montré que les Libanais modernes, chrétiens et musulmans, partagent le même héritage phénicien.
Cette étude scientifique a permis de démystifier l'idée que l'ascendance phénicienne est liée de quelque façon à la religion ou à une nationalité spécifique.
« On peut être musulman ou chrétien et porter une signature phénicienne », a déclaré Pierre Zalloua, un scientifique libanais qui a effectué des recherches pour retracer l'origine génétique des peuples du Moyen-Orient.
Il semblerait même que les populations de la côte Méditerranéenne orientale - la Syrie, le Liban et les territoires palestiniens – ont pour beaucoup d’entre eux la même constitution génétique.
Les Phéniciens vivaient avant les religions monothéistes et les divisions géopolitiques. En résulte qu’moins 30 pour cent des Libanais, indépendamment de leur confession ont un "timbre" génétique qui porte la marque des Phéniciens.
Toujours en quête de l’identité libanaise; il est démontré qu’être phénicien n’est pas spécifique aux libanais et encore moins aux maronites. Outre ces 18 communautés religieuses le Liban est un brassage culturel et ethnique unique qui se caractérise par une population qui retrouve ses origines génétiques aussi bien chez les Phéniciens qu’en Grèce, en Italie, en Arménie, en Turquie, en Syrie et dans la Péninsule arabique.
Aujourd’hui une grande majorité de libanais, se sont fait une raison d’être et ont accepté la réalité du 21ème siècle. Ils ont tendance à se considérer comme des arabes, dans le sens que la langue arabe est la langue nationale du pays.
Membre fondateur de la Ligue Arabe, le Liban a, dans les textes, épousé son arabité avec maturité et courage. En 1946, la Ligue Arabe a défini « un arabe » comme étant «une personne dont la langue est l'arabe, qui vit dans un pays de langue arabe, et qui est en sympathie avec les aspirations des peuples arabophones.» Une définition reprise par les pères fondateurs de la nation dans la fameuse Charte nationale de l'Indépendance du Liban (1943), qui confirme que «Le Liban a un visage arabe, l’arabe comme langue officielle, et fait partie du monde arabe. »
A la fin de la guerre civile libanaise (1975-1990), ce même principe se retrouve dans l'Accord de Taëf, paraphé par tous les représentants de la nation réunis au grand complet en Arabie Saoudite : «Le Liban est arabe dans son appartenance et son identité. Il est un membre fondateur et actif de la Ligue Arabe et s'engage à respecter la charte de la Ligue. [...] L'État libanais doit incarner ces principes dans tous les domaines et sphères, sans exception. »
Les arabes du 21ème siècle se composent de populations diverses ayant des origines ancestrales et religieuses multiples. L’identité arabe est par conséquent plus une identité à la fois linguistique, culturelle et politique, qu'elle n’est une ethnie ou une race.
Plus récemment, le Dictionnaire historique du Liban, publié en 1998 par As'ad Abu Khalil se penche sur cette notion « d’arabité » et d’identité libanaise et élabore ce qui suit : « D’un point de vue ethnique, les Libanais sont indiscernables des peuples de la Méditerranée orientale. Ils sont sans aucun doute une population mixte, ce qui reflète des siècles de mouvement de la population et d'occupation étrangère ... »
Chercher à s’identifier à telle ou telle culture par opposition à une autre né de la peur. Le Liban est une mosaïque où des peuples d’origines diverses venus d’ici et de là ont trouvé refuge et se sont installés en quête de liberté de culte, d’expression et de mouvement. Le Liban est un phénomène unique, une oasis, à défaut d’une autre expression, qu’il est impératif de préserver. Nous prions pour que le chapitre qui s’écrit aujourd’hui dans l’histoire de la région puisse provoquer un réveil national qui enfin rassemblera les libanais, quel que soit leur appartenance religieuse et leurs origines ethniques, sous une seule bannière, le drapeau libanais, et qu’enfin le Liban renaisse de ses cendres et recouvre son indépendance, son intégrité territoriale et sa spécificité culturelle.
Encore une fois, tous les espoirs tombent sur les épaules de la nouvelle génération. Comme me l’a récemment rappelé le Président Michel Sleiman, l’avenir appartient aux jeunes du Liban. Il leur incombe de défendre de toutes leurs forces et par tous les moyens ce symbole d’unité, de fraternité et d’amour. Il leur revient de détricoter tous les actes que leurs séniors ont posé par errance et par ignorance.
Erik W. Chiniara
[1] Les Grecs leur ont donné ce nom (du grec phoĩnix), les désignant soit par rapport à la teinture de pourpre, dont les artisans phéniciens s'étaient fait une sorte de spécialité, soit pour la couleur de leur peau qui leur aurait paru "cuivrée".
[2] J. Mazel, Avec les Phéniciens à la poursuite du soleil sur la route de l'or et de l'étain, Robert Laffont, Paris, 1968, p.25.
[3] F. B.-C. & E. G., op.cit, p.15.
Bien qu'ils soient souvent mentionnés dans les textes anciens comme des commerçants et de vigoureux marins, nous connaissons relativement peu de choses sur les phéniciens. Les historiens se réfèrent à eux comme Cananéens, quand ils en parlent par référence à la culture ambiante 1200 ans avant JC. Les Grecs les appelaient les « phoinikes », ce qui signifie le «peuple rouge»[1], bien qu’eux même ne se soient jamais fait appeler phéniciens. Ils se voyaient plutôt comme les citoyens de ports ou de villes tel Byblos, Sidon, ou Tyr qu’ils utilisaient comme tremplin pour embarquer sur leurs navires et sillonner la Méditerranée pour faire du commerce.
Leur culture connue plus tard comme « phénicienne » a connu un essor fulgurant à partir du troisième millénaire av JC dans la région du Levant ; une région côtière maintenant divisée principalement entre le Liban, la Syrie et la Palestine/Israël. Mais ce n'est que vers 1100 avant JC, après une période de désordre suivie de l'effondrement social généralisé dans la région, que les phéniciens sont apparus comme une force culturelle et politique importante.
Entre le neuvième et le sixième siècle avant Jésus-Christ, les Phéniciens ont dominé la mer Méditerranée et la mer Egée en établissant des comptoirs et des colonies à Chypre, en Italie, en Afrique du Nord, et en Espagne. Ils se sont enrichis grâce au commerce de métaux précieux provenant de l'étranger et des produits naturels tel le vin, l'huile d'olive, et notamment le bois des célèbres cèdres du Liban qui, cahin-caha, boisent jusqu’aujourd’hui les montagnes de ce pays.
Agissant comme des intermédiaires culturels, les Phéniciens ont diffusé des idées, des mythes et des connaissances provenant des puissants empires assyrienne et babylonienne (ce qui est maintenant la Syrie et l'Irak) à leurs contacts dans la mer Egée. Ces idées ont contribué à susciter un renouveau culturel en Grèce, conduisant à l’âge d’or Grec, et par la suite à la naissance de la civilisation occidentale.
Quoi qu’il en soit, la notion d’identité phénicienne n’est pas facile à saisir. Certains historiens réservent en général le nom de Phéniciens aux peuples qui habitaient la côte de l'actuel Liban à l'âge de fer, entre les invasions dites "des Peuples de la Mer" qui ont bouleversé la région vers 1180 av. J.C., et sa conquête par les armées d'Alexandre le Grand en 332 av J.C.[2]
Une autre théorie, moins répandue et assez controversée, évoque la tradition légendaire (II° millénaire av. J.C.), d'un peuple originaire du fond de l'Arabie, qui s'appelait lui-même "le peuple rouge" : les Himyarites, venu s'installer sur l'étroite bande de terre entre la Méditerranée et les monts du Liban[3].
Qu’en est-il donc pour l’identité libanaise ? Est-elle phénicienne, arabe, autre ? Il est à noter que le défi actuel a ses origines dans le passé aussi turbulent que riche du Liban. À en juger de son sous-sol qui renferme les vestiges de plusieurs empires qui ont passé par là et qui ont laissé leurs marques et surtout, de son histoire influencée par les conquêtes successives de son territoire par des armées étrangères, nous comprenons mieux l’anxiété qu’éprouve une société continuellement invitée à se réinventer.
Comprenant dix-huit communautés religieuses officielles, qui à travers les siècles, sont venues d’ailleurs et qui ont trouvé refuge sur ses terres, le Liban n’arrive pas à s’émanciper et à couper le cordon ombilical qui pendant longtemps l’a relié de façon artificielle à un empire Ottoman aussi vaste et diversifié.
Encore in-sécures après 71 ans d’indépendance ces diverses communautés se cherchent. Face à la montée fulgurante de certains courants fanatiques dans la région – dont on voit les conséquences douloureuses aujourd’hui – et en l’absence d’un état central fort et d’une gouvernance transparente et équitable, certains au Liban ont cherché à se distinguer en mettant une distance entre eux et les « autres arabes ». Faute de mieux, ils ont trouvé refuge au sein de leur communauté religieuse.
Il serait intéressant de comprendre la relation génétique que les Libanais d’aujourd’hui pourraient avoir avec leurs présumés « ancêtres » les Phéniciens. Une analyse ADN généralisée serait la bienvenue à cet égard.
Tout au long de la sanglante guerre civile des années 1970 et 1980, certains groupes ont tenté sans grand succès d’exploiter le concept de racine ethnique « Phénicienne » comme arme idéologique. D’aucuns parmi les maronites, la secte chrétienne dominante au Liban, ont revendiqué une ascendance directe des Phéniciens, pour justifier une revendication plus légitime du Liban, et se distinguer des autres immigrants venus plus tard dans l’Histoire en provenance de la péninsule arabique. Il va sans dire qu’une telle revendication a enflammé les esprits de nombreux libanais qui se sentaient exclus. Le terme Phénicien s'était donc transformé en un mot de code Chrétien pour se distinguer de leurs compatriotes non-chrétiens.
Selon une étude scientifique menée récemment par National Geographic Society ; la génétique a montré que les Libanais modernes, chrétiens et musulmans, partagent le même héritage phénicien.
Cette étude scientifique a permis de démystifier l'idée que l'ascendance phénicienne est liée de quelque façon à la religion ou à une nationalité spécifique.
« On peut être musulman ou chrétien et porter une signature phénicienne », a déclaré Pierre Zalloua, un scientifique libanais qui a effectué des recherches pour retracer l'origine génétique des peuples du Moyen-Orient.
Il semblerait même que les populations de la côte Méditerranéenne orientale - la Syrie, le Liban et les territoires palestiniens – ont pour beaucoup d’entre eux la même constitution génétique.
Les Phéniciens vivaient avant les religions monothéistes et les divisions géopolitiques. En résulte qu’moins 30 pour cent des Libanais, indépendamment de leur confession ont un "timbre" génétique qui porte la marque des Phéniciens.
Toujours en quête de l’identité libanaise; il est démontré qu’être phénicien n’est pas spécifique aux libanais et encore moins aux maronites. Outre ces 18 communautés religieuses le Liban est un brassage culturel et ethnique unique qui se caractérise par une population qui retrouve ses origines génétiques aussi bien chez les Phéniciens qu’en Grèce, en Italie, en Arménie, en Turquie, en Syrie et dans la Péninsule arabique.
Aujourd’hui une grande majorité de libanais, se sont fait une raison d’être et ont accepté la réalité du 21ème siècle. Ils ont tendance à se considérer comme des arabes, dans le sens que la langue arabe est la langue nationale du pays.
Membre fondateur de la Ligue Arabe, le Liban a, dans les textes, épousé son arabité avec maturité et courage. En 1946, la Ligue Arabe a défini « un arabe » comme étant «une personne dont la langue est l'arabe, qui vit dans un pays de langue arabe, et qui est en sympathie avec les aspirations des peuples arabophones.» Une définition reprise par les pères fondateurs de la nation dans la fameuse Charte nationale de l'Indépendance du Liban (1943), qui confirme que «Le Liban a un visage arabe, l’arabe comme langue officielle, et fait partie du monde arabe. »
A la fin de la guerre civile libanaise (1975-1990), ce même principe se retrouve dans l'Accord de Taëf, paraphé par tous les représentants de la nation réunis au grand complet en Arabie Saoudite : «Le Liban est arabe dans son appartenance et son identité. Il est un membre fondateur et actif de la Ligue Arabe et s'engage à respecter la charte de la Ligue. [...] L'État libanais doit incarner ces principes dans tous les domaines et sphères, sans exception. »
Les arabes du 21ème siècle se composent de populations diverses ayant des origines ancestrales et religieuses multiples. L’identité arabe est par conséquent plus une identité à la fois linguistique, culturelle et politique, qu'elle n’est une ethnie ou une race.
Plus récemment, le Dictionnaire historique du Liban, publié en 1998 par As'ad Abu Khalil se penche sur cette notion « d’arabité » et d’identité libanaise et élabore ce qui suit : « D’un point de vue ethnique, les Libanais sont indiscernables des peuples de la Méditerranée orientale. Ils sont sans aucun doute une population mixte, ce qui reflète des siècles de mouvement de la population et d'occupation étrangère ... »
Chercher à s’identifier à telle ou telle culture par opposition à une autre né de la peur. Le Liban est une mosaïque où des peuples d’origines diverses venus d’ici et de là ont trouvé refuge et se sont installés en quête de liberté de culte, d’expression et de mouvement. Le Liban est un phénomène unique, une oasis, à défaut d’une autre expression, qu’il est impératif de préserver. Nous prions pour que le chapitre qui s’écrit aujourd’hui dans l’histoire de la région puisse provoquer un réveil national qui enfin rassemblera les libanais, quel que soit leur appartenance religieuse et leurs origines ethniques, sous une seule bannière, le drapeau libanais, et qu’enfin le Liban renaisse de ses cendres et recouvre son indépendance, son intégrité territoriale et sa spécificité culturelle.
Encore une fois, tous les espoirs tombent sur les épaules de la nouvelle génération. Comme me l’a récemment rappelé le Président Michel Sleiman, l’avenir appartient aux jeunes du Liban. Il leur incombe de défendre de toutes leurs forces et par tous les moyens ce symbole d’unité, de fraternité et d’amour. Il leur revient de détricoter tous les actes que leurs séniors ont posé par errance et par ignorance.
Erik W. Chiniara
[1] Les Grecs leur ont donné ce nom (du grec phoĩnix), les désignant soit par rapport à la teinture de pourpre, dont les artisans phéniciens s'étaient fait une sorte de spécialité, soit pour la couleur de leur peau qui leur aurait paru "cuivrée".
[2] J. Mazel, Avec les Phéniciens à la poursuite du soleil sur la route de l'or et de l'étain, Robert Laffont, Paris, 1968, p.25.
[3] F. B.-C. & E. G., op.cit, p.15.