Redresser et Réconcilier: Les fils conducteurs d’une politique d’avenir pour le Liban
La Liban est une grande nation, héritière d’une grande histoire. Pays témoin des époques et des civilisations les plus grandes. Le Liban est une terre qui a longtemps été admirée pour ses ressources, sa culture et ses valeurs, notamment: la règle de droit, la créativité artistique, et la liberté d’expression.
Les libanais sont un grand peuple. Les épreuves ne l'ont pas épargné et chaque génération a su puiser jusqu'ici, dans sa foi en l'avenir et dans les valeurs de la République, la fierté et le dynamisme nécessaires pour assoir sa survie.
Jadis, nous étions une nation servant de référence à bien des populations opprimées dans la région. Notre formule de coexistence était devenue à un moment donné notre marque de commerce.
La parenthèse que nous vivons depuis 1973 a fait voler en éclat cette formule.
Toutefois, « à quelque chose malheur est bon ».
La nouvelle épreuve que traverse le Liban semble provoquer chez nombre d’acteurs des réverbérations plutôt positives. D’aucuns parlent volontiers d’union, plutôt que de division, alors que d’autres cherchent à transformer leur discours populiste en plaidoirie nationaliste.
Le message est enfin passé : le Liban est pluriel et il est une terre de grande diversité, où il devient futile et même stérile, de chercher à dresser les uns contre les autres. La mayonnaise de la haine et de la discorde ne prend plus.
Nous sommes ainsi invités à revoir notre copie.
Il est grand temps de faire le deuil du passé et de penser à l’avenir. Il nous faut coute que coute reprendre le dialogue et convenir ensemble de la raison d’être de notre pays, plusieurs fois millénaire.
Pour que le Liban redevienne un message de paix et de coexistence, il nous faudra construire un Etat central stable, où prime la règle de droit et où règne la démocratie.
Seule une réforme institutionnelle en profondeur est susceptible de refaire vivre l’espoir d’une nation à bout de souffle et d’un peuple qui a perdu confiance dans ses institutions et dans ses dirigeants.
Le débat est lancé.
Je lance l’idée d’une réforme institutionnelle dont les fondements seraient basés sur les règles universelles suivantes :
La liberté du culte et de l’expression, le respect d’autrui dans sa différence, l'écoute et le dialogue, la tolérance, la justice, l'équité et la laïcité.
Je préconise aussi l’adoption d’une charte de moralisation de la vie publique qui rende au peuple sa dignité et qui le mette au cœur des décisions qui le concernent.
Elle aura pour fonction de :
1/ Pragmatiser le politikos pour redresser le pays
a- Redéfinir et préciser les pouvoirs du Parlement. En faire le lieu par excellence du débat démocratique, de la confection des lois et du contrôle de l’action gouvernementale. Pour cela, opérer deux niveaux :
o Séculariser la Chambre des députés et instaurer la proportionnelle. Adopter une loi électorale plus juste et plus représentative des forces vives et des courants politiques qui règnent dans le pays.
o En contrepartie, créer un Sénat représentatif des 18 communautés religieuses que compte le Liban et dont le rôle est de sanctionner ou de valider les actes du Parlement.
b- Soumettre le Président de la République au vote universel, et lui confier des responsabilités plus concrètes. Il présidera le Conseil des ministres et il veillera à la conduite de l’action gouvernementale. Il sera élu sur la base d’un programme bien défini et sera sanctionné en cas de défaillance. Il disposera de l’autonomie nécessaire pour définir les voies et les moyens d’action pour mettre en œuvre son programme.
c- Nommer un gouvernement de gestionnaires professionnels capables de diriger les affaires du pays et veiller aux destinées de l’Etat.
d- Garantir l’indépendance du pouvoir judiciaire dans les faits et dans les actes.
e- Renforcer le rôle du Conseil constitutionnel et en faire le garant de la pérennité de la nation.
f- Assainir la fonction publique en évitant les nominations de complaisance et en imposant des règles de méritocratie.
g- Renforcer le débat national et consulter les libanais par voie de référendum sur tout ce qui touche à la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité de leur pays et du vivre-ensemble qui les caractérise.
2/ Réconcilier demos et politikos
a- Favoriser le suffrage universel.
b- Renforcer les règles de parité hommes-femmes.
c- Revaloriser la fonction publique en éliminant la corruption et les conflits d’intérêts.
d- Créer une Autorité Supérieure de Déontologie qui veille à l’assainissement de la vie publique et qui garantisse les droits du consommateur.
e- Affirmer l’indépendance des médias et veiller à empêcher une mainmise étrangère sur les sources d’information.
Erik W. Chiniara
La Liban est une grande nation, héritière d’une grande histoire. Pays témoin des époques et des civilisations les plus grandes. Le Liban est une terre qui a longtemps été admirée pour ses ressources, sa culture et ses valeurs, notamment: la règle de droit, la créativité artistique, et la liberté d’expression.
Les libanais sont un grand peuple. Les épreuves ne l'ont pas épargné et chaque génération a su puiser jusqu'ici, dans sa foi en l'avenir et dans les valeurs de la République, la fierté et le dynamisme nécessaires pour assoir sa survie.
Jadis, nous étions une nation servant de référence à bien des populations opprimées dans la région. Notre formule de coexistence était devenue à un moment donné notre marque de commerce.
La parenthèse que nous vivons depuis 1973 a fait voler en éclat cette formule.
Toutefois, « à quelque chose malheur est bon ».
La nouvelle épreuve que traverse le Liban semble provoquer chez nombre d’acteurs des réverbérations plutôt positives. D’aucuns parlent volontiers d’union, plutôt que de division, alors que d’autres cherchent à transformer leur discours populiste en plaidoirie nationaliste.
Le message est enfin passé : le Liban est pluriel et il est une terre de grande diversité, où il devient futile et même stérile, de chercher à dresser les uns contre les autres. La mayonnaise de la haine et de la discorde ne prend plus.
Nous sommes ainsi invités à revoir notre copie.
Il est grand temps de faire le deuil du passé et de penser à l’avenir. Il nous faut coute que coute reprendre le dialogue et convenir ensemble de la raison d’être de notre pays, plusieurs fois millénaire.
Pour que le Liban redevienne un message de paix et de coexistence, il nous faudra construire un Etat central stable, où prime la règle de droit et où règne la démocratie.
Seule une réforme institutionnelle en profondeur est susceptible de refaire vivre l’espoir d’une nation à bout de souffle et d’un peuple qui a perdu confiance dans ses institutions et dans ses dirigeants.
Le débat est lancé.
Je lance l’idée d’une réforme institutionnelle dont les fondements seraient basés sur les règles universelles suivantes :
La liberté du culte et de l’expression, le respect d’autrui dans sa différence, l'écoute et le dialogue, la tolérance, la justice, l'équité et la laïcité.
Je préconise aussi l’adoption d’une charte de moralisation de la vie publique qui rende au peuple sa dignité et qui le mette au cœur des décisions qui le concernent.
Elle aura pour fonction de :
1/ Pragmatiser le politikos pour redresser le pays
a- Redéfinir et préciser les pouvoirs du Parlement. En faire le lieu par excellence du débat démocratique, de la confection des lois et du contrôle de l’action gouvernementale. Pour cela, opérer deux niveaux :
o Séculariser la Chambre des députés et instaurer la proportionnelle. Adopter une loi électorale plus juste et plus représentative des forces vives et des courants politiques qui règnent dans le pays.
o En contrepartie, créer un Sénat représentatif des 18 communautés religieuses que compte le Liban et dont le rôle est de sanctionner ou de valider les actes du Parlement.
b- Soumettre le Président de la République au vote universel, et lui confier des responsabilités plus concrètes. Il présidera le Conseil des ministres et il veillera à la conduite de l’action gouvernementale. Il sera élu sur la base d’un programme bien défini et sera sanctionné en cas de défaillance. Il disposera de l’autonomie nécessaire pour définir les voies et les moyens d’action pour mettre en œuvre son programme.
c- Nommer un gouvernement de gestionnaires professionnels capables de diriger les affaires du pays et veiller aux destinées de l’Etat.
d- Garantir l’indépendance du pouvoir judiciaire dans les faits et dans les actes.
e- Renforcer le rôle du Conseil constitutionnel et en faire le garant de la pérennité de la nation.
f- Assainir la fonction publique en évitant les nominations de complaisance et en imposant des règles de méritocratie.
g- Renforcer le débat national et consulter les libanais par voie de référendum sur tout ce qui touche à la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité de leur pays et du vivre-ensemble qui les caractérise.
2/ Réconcilier demos et politikos
a- Favoriser le suffrage universel.
b- Renforcer les règles de parité hommes-femmes.
c- Revaloriser la fonction publique en éliminant la corruption et les conflits d’intérêts.
d- Créer une Autorité Supérieure de Déontologie qui veille à l’assainissement de la vie publique et qui garantisse les droits du consommateur.
e- Affirmer l’indépendance des médias et veiller à empêcher une mainmise étrangère sur les sources d’information.
Erik W. Chiniara