L’agriculture libanaise : un besoin urgent d’attention - 19/05/2013
Bien que la politique soit à juste titre la préoccupation principale des libanais en ce mois de mai, il se doit de constamment rappeler qu’il existe d’autres problèmes qui nécessitent beaucoup moins d’agitations et de discordes tout en restant dignes d’être prioritaires. L’agriculture est un exemple principal.
Commençons par le problème de l’irrigation, nécessaire à la production agricole. D’après la FAO et la Banque mondiale, le Liban possède 2000 sources et 40 cours d’eau, avec 1071 m3 d’eau par habitant, sept fois plus que la Jordanie. 10% de ses ressources sont exploitées pour 40% de pertes à cause du très mauvais entretien des réseaux d’adduction. Enfin, 9% des investissements libanais dans le secteur de l’eau sont dédiés à l’irrigation (Banque mondiale, 2010). La production agricole libanaise (comme celle de tout autre pays) est dépendante des irrigations et de l’infrastructure de la circulation hydraulique. En mai 2010, la Banque mondiale prévient le Liban de pénuries d’eau d’ici 2020 en cas d’absence de prises de mesure. Si le Liban veut relancer l’économie agricole, il doit d’abord accorder une importance majeure à l’implantation d’une infrastructure hydraulique moderne. Des dépenses importantes certes, mais qui sauveront le secteur agricole libanais ainsi que le secteur de la distribution de l’eau, et qui engendreront une épuration évidemment bénéfique de l’eau. Les agriculteurs, s’ils parviennent à faire confiance au gouvernement, pourront participer également à ce projet important et vital pour l’économie et l’écologie. Nous rappellerons que la production d’énergie hydraulique sera facilitée – d’une pierre deux coups !
Passons au commerce agricole libanais, victime directe de la guerre civile syrienne. Cette dernière a très gravement affecté les exportations mais aussi les importations agricoles. D’une part, l’exportation vers l’Est est difficile compte tenu de l’obligation de passer par la Syrie par le chemin terrestre. Le ministère de l’Agriculture a cependant annoncé que trois navires de fret pourront assurer les exportations vers l’Arabie saoudite et l'Égypte et que des accords ont été faits avec la Jordanie pour le commerce de bananes. Les importations portent aussi un problème important, notamment celles en provenance de la Syrie. Le président de l’association des agriculteurs, Antoine Hoayek, dénonce avec insistance l’annulation du calendrier agricole qui permettait une taxe sur les importations. De même, on ignore souvent les importations illégales en masse de produits syriens au Liban à un coût moindre alors que le Liban n’exporte plus lui-même vers la Syrie. Le gouvernement ne devra pas hésiter à augmenter en sévérité sur ce point s’il veut assurer la compétitivité des agriculteurs libanais dans leur propre pays et à l’étranger.
Le Liban a un potentiel agricole énorme qui est sous-exploité et qui pourrait cependant redémarrer l’économie. Il faut pousser nos dirigeants à faire beaucoup plus d’efforts sur ce point. Un gouvernement qui cherche le redressement est un gouvernement qui sait qu’il faut relancer certains secteurs et qui est prêt à investir et à agir adéquatement. Dans l’hydraulique, pour commencer, tout en contrôlant les importations. Nous encourageons donc une meilleure coordination interministérielle. Enfin, un dialogue approfondi agriculteurs-gouvernement est nécessaire.
C.G
Commençons par le problème de l’irrigation, nécessaire à la production agricole. D’après la FAO et la Banque mondiale, le Liban possède 2000 sources et 40 cours d’eau, avec 1071 m3 d’eau par habitant, sept fois plus que la Jordanie. 10% de ses ressources sont exploitées pour 40% de pertes à cause du très mauvais entretien des réseaux d’adduction. Enfin, 9% des investissements libanais dans le secteur de l’eau sont dédiés à l’irrigation (Banque mondiale, 2010). La production agricole libanaise (comme celle de tout autre pays) est dépendante des irrigations et de l’infrastructure de la circulation hydraulique. En mai 2010, la Banque mondiale prévient le Liban de pénuries d’eau d’ici 2020 en cas d’absence de prises de mesure. Si le Liban veut relancer l’économie agricole, il doit d’abord accorder une importance majeure à l’implantation d’une infrastructure hydraulique moderne. Des dépenses importantes certes, mais qui sauveront le secteur agricole libanais ainsi que le secteur de la distribution de l’eau, et qui engendreront une épuration évidemment bénéfique de l’eau. Les agriculteurs, s’ils parviennent à faire confiance au gouvernement, pourront participer également à ce projet important et vital pour l’économie et l’écologie. Nous rappellerons que la production d’énergie hydraulique sera facilitée – d’une pierre deux coups !
Passons au commerce agricole libanais, victime directe de la guerre civile syrienne. Cette dernière a très gravement affecté les exportations mais aussi les importations agricoles. D’une part, l’exportation vers l’Est est difficile compte tenu de l’obligation de passer par la Syrie par le chemin terrestre. Le ministère de l’Agriculture a cependant annoncé que trois navires de fret pourront assurer les exportations vers l’Arabie saoudite et l'Égypte et que des accords ont été faits avec la Jordanie pour le commerce de bananes. Les importations portent aussi un problème important, notamment celles en provenance de la Syrie. Le président de l’association des agriculteurs, Antoine Hoayek, dénonce avec insistance l’annulation du calendrier agricole qui permettait une taxe sur les importations. De même, on ignore souvent les importations illégales en masse de produits syriens au Liban à un coût moindre alors que le Liban n’exporte plus lui-même vers la Syrie. Le gouvernement ne devra pas hésiter à augmenter en sévérité sur ce point s’il veut assurer la compétitivité des agriculteurs libanais dans leur propre pays et à l’étranger.
Le Liban a un potentiel agricole énorme qui est sous-exploité et qui pourrait cependant redémarrer l’économie. Il faut pousser nos dirigeants à faire beaucoup plus d’efforts sur ce point. Un gouvernement qui cherche le redressement est un gouvernement qui sait qu’il faut relancer certains secteurs et qui est prêt à investir et à agir adéquatement. Dans l’hydraulique, pour commencer, tout en contrôlant les importations. Nous encourageons donc une meilleure coordination interministérielle. Enfin, un dialogue approfondi agriculteurs-gouvernement est nécessaire.
C.G