L’institution familiale au Liban : une caractéristique sociale majeure
L’appartenance familiale d’un libanais est un élément majeur de sa caractérisation sociale. En effet, la famille a une influence de grande importance sur le parcours d’une personne au Liban, que ce soit dû au nom de ladite famille (qui est parfois signe de richesse ou d’influence politique) ou à cause des liens parentaux eux-mêmes. Ainsi, être de famille libanaise apporte des avantages et des contraintes mais transmet surtout un héritage politique et religieux presque indélébile. Il convient donc d’approfondir certains de ces aspects afin de mettre en valeur la place de l’institution familiale dans la société libanaise.
Tout d’abord réside l’aspect conservateur de la famille. Consolidée par la guerre civile, l’importance de l’unicité religieuse et politique est indéniable. La majorité des adultes relativement âgés ayant vécu au Liban durant la guerre a pris part à la guerre civile et l’appartenance religieuse de ceux-ci a défini leurs orientations politiques. Avec l’immense écart entre les positions des différents partis et la tolérance restant à l’écart pour des raisons compréhensibles, ces doyens influents sur leurs enfants et petits enfants sont à la base de la conservation des valeurs de la famille. Le devoir de conserver une vision unique de la politique qui engendre l’importance d’une religion unique est donc mis en place. Quoique porteur de défauts au niveau des progrès sociaux (Cf. Lorsque les civils démarrent l'avancée sociale, mois de février 2013), ce devoir contribue fortement à la solidité de la famille.
Passons à la valeur politique de la famille. D’abord chez les politiciens ou les journalistes, l’engagement idéologique se transmet de parent à enfant. Il existe de nombreuses familles proliférant l’action politique : prenons pour exemples les familles Gemayel, Hariri, Frangié, Arslan, Salam ou encore Joumblatt dans lesquelles les enfants remplacent (tant bien que mal) les parents. Ces familles deviennent alors de véritables microdynasties dont le nom est une marque qui annonce à l’avance les valeurs du représentant. Par conséquent, les libanais ne votent plus pour des individus mais pour une idéologie plus ou moins vague qui se matérialise en la famille elle-même. Nous pouvons oser dire que la famille est au bout du compte entièrement conditionnée par ladite idéologie.
Enfin, sur une note positive, il est important de valoriser le traitement des personnes âgées au Liban, très différent de sa version "occidentale". La solidarité familiale est une partie intégrante de la culture libanaise. Ainsi, les maisons de retraites sont très peu nombreuses, les personnes âgées au Liban vivant soit avec leur famille, soit à proximité de celles-ci. Ceci relève d’une coutume qui ne semble pas prendre fin tant que les familles continuent à disposer des moyens nécessaires. Le bien-être des personnes âgées en Europe qui dépend parfois plus des pensions de retraites que du soutien familial pousse à dire que le Liban possède, pour une fois, un aspect beaucoup plus "humain" envers les personnes âgées. Cependant, il ne faut pas négliger l’importance d’une réforme des retraites longuement revendiquée au Liban, mais cela est une autre question.
Un libanais (ou une libanaise) ne se détache donc jamais vraiment de sa famille tant qu’il assure la continuité de sa situation politique et religieuse. Il peut compter sur elle professionnellement et financièrement que ce soit en cas de problèmes au cours de sa vie ou au moment de la retraite (tant que ça demeure dans les capacités de la famille). Mais un libanais est aussi jugé sur son nom. Ce dernier lui ouvre des portes et en ferme d’autres, tout ceci dépendant de l’histoire de la famille, de son influence politico-économique et de la religion qu’elle révèle. Dans la riche culture de la société libanaise, l’institution familiale va de pair avec les préjugés.
C.G
Tout d’abord réside l’aspect conservateur de la famille. Consolidée par la guerre civile, l’importance de l’unicité religieuse et politique est indéniable. La majorité des adultes relativement âgés ayant vécu au Liban durant la guerre a pris part à la guerre civile et l’appartenance religieuse de ceux-ci a défini leurs orientations politiques. Avec l’immense écart entre les positions des différents partis et la tolérance restant à l’écart pour des raisons compréhensibles, ces doyens influents sur leurs enfants et petits enfants sont à la base de la conservation des valeurs de la famille. Le devoir de conserver une vision unique de la politique qui engendre l’importance d’une religion unique est donc mis en place. Quoique porteur de défauts au niveau des progrès sociaux (Cf. Lorsque les civils démarrent l'avancée sociale, mois de février 2013), ce devoir contribue fortement à la solidité de la famille.
Passons à la valeur politique de la famille. D’abord chez les politiciens ou les journalistes, l’engagement idéologique se transmet de parent à enfant. Il existe de nombreuses familles proliférant l’action politique : prenons pour exemples les familles Gemayel, Hariri, Frangié, Arslan, Salam ou encore Joumblatt dans lesquelles les enfants remplacent (tant bien que mal) les parents. Ces familles deviennent alors de véritables microdynasties dont le nom est une marque qui annonce à l’avance les valeurs du représentant. Par conséquent, les libanais ne votent plus pour des individus mais pour une idéologie plus ou moins vague qui se matérialise en la famille elle-même. Nous pouvons oser dire que la famille est au bout du compte entièrement conditionnée par ladite idéologie.
Enfin, sur une note positive, il est important de valoriser le traitement des personnes âgées au Liban, très différent de sa version "occidentale". La solidarité familiale est une partie intégrante de la culture libanaise. Ainsi, les maisons de retraites sont très peu nombreuses, les personnes âgées au Liban vivant soit avec leur famille, soit à proximité de celles-ci. Ceci relève d’une coutume qui ne semble pas prendre fin tant que les familles continuent à disposer des moyens nécessaires. Le bien-être des personnes âgées en Europe qui dépend parfois plus des pensions de retraites que du soutien familial pousse à dire que le Liban possède, pour une fois, un aspect beaucoup plus "humain" envers les personnes âgées. Cependant, il ne faut pas négliger l’importance d’une réforme des retraites longuement revendiquée au Liban, mais cela est une autre question.
Un libanais (ou une libanaise) ne se détache donc jamais vraiment de sa famille tant qu’il assure la continuité de sa situation politique et religieuse. Il peut compter sur elle professionnellement et financièrement que ce soit en cas de problèmes au cours de sa vie ou au moment de la retraite (tant que ça demeure dans les capacités de la famille). Mais un libanais est aussi jugé sur son nom. Ce dernier lui ouvre des portes et en ferme d’autres, tout ceci dépendant de l’histoire de la famille, de son influence politico-économique et de la religion qu’elle révèle. Dans la riche culture de la société libanaise, l’institution familiale va de pair avec les préjugés.
C.G