Les mendiants au Liban, une nouvelle classe sociale - 8/03/2013
Mendier est devenu une profession, voir un art au Liban. Nous rencontrons de plus en plus des mendiants-suiveurs. Un citoyen n’est plus en mesure de jouir de son temps de loisir de façon paisible, il ne peut plus s'asseoir à une terrasse de café, fréquenter boutique, ou tout simplement se promener sans être harcelé. Cela est devenu une nuisance majeure à travers les grandes villes du Liban.
La mendicité s’est tellement professionnalisée que le mendiant traditionnel qui s’asseyait à la porte de l’église ou de la mosquée devient une denrée rare.
Les mendiants semblent être organisés, ce qui donne que derrière eux se trouve une forme d’institution qui anime ce trafic et leur donne les moyens de « réussir leur mission. »
Au Liban, on peut classer les mendiants en trois catégories :
1. La femme « solo » ou la femme avec un bébé, qui utilise ce dernier (qui parfois n’est pas le sien) pour sensibiliser les passants. Souvent il s’agit de jeunes femmes parfaitement saines, qui sont physiquement aptes à travailler. La vérité est que, dans de nombreux cas, ces femmes se prostituent et utilisent la mendicité comme couverture.
2. Le vieil homme / femme dans le besoin de soins: Ils brandissent généralement une ordonnance pour «prouver» qu'ils sont malades.
3. Les essaims d'enfants: Ce sont des enfants de 5 à 12 ans qui travaillent généralement en bandes. Tantôt ils vendent du chewing-gum, tantôt des fleurs, ou encore, ils lavent des pare-brises.
Les enfants mendiants à travers le Liban sont contraints de vivre dans la rue pour gagner le droit au logement et à la nourriture. En effet, si à la fin de la journée ils ne ramènent pas un montant raisonnable d'argent, ils ne sont pas autorisés à intégrer leur famille.
Certains de ces enfants vivent pour la plupart illégalement au Liban et ont rarement la chance de travailler dans leur pays d’origine. Ils passent leur temps à mendier pour éviter d'être battus, emprisonnés ou déportés.
Des enfants parfois si jeunes, qu'ils peuvent à peine atteindre les fenêtres de certaines voitures. Des enfants avec les mains et le visage sales, vêtus de vêtements dépareillés et en lambeaux, et parfois même pieds-nus. Avec les yeux formés, ils courent de voiture en voiture avec l’espoir de voir quelqu’un glisser un billet de LL 1000 à travers l’ouverture de la fenêtre.
Un visiteur étranger, qui voit ces enfants désespérés encore intrépides qui mendient dans les rues, ne peut s’empêcher de s’interroger sur les problèmes sociaux très inquiétants que connait notre pays.
Avec le temps, on cesse de compatir avec eux, et franchement on commence à en être agacés. Nul n’est dupe. Sachant pertinemment que ces enfants font partie d'un réseau de mendicité, nous les rejetons par réflexe, et nous évitons le contact des yeux, dans l'espoir qu'ils disparaissent comme par enchantement, et ce jusqu'à ce que la lumière passe au vert. Ils sont devenus partie intégrante de l'encombré "décor" qu’offrent les rues du Liban.
La société civile ainsi que le gouvernement se sont habitués à ces images, voir même les acceptent comme partie inhérente de la société libanaise.
Mais ce n’est pas en ignorant le problème que l’on va le résoudre.
Quel avenir pour ces enfants ? Quel avenir pour un enfant qui commence sa vie dans le giron de la mendicité criminelle? Quel sera le rôle de cet enfant dans notre société quand il deviendra adulte, après avoir été programmé toute sa vie à mentir, manipuler, mendier et voler pour survivre?
On estime qu'il y a plus de 100.000 enfants-travailleurs au Liban, dont environ 20% de Libanais, les autres étant d'origine étrangère ou mixte. Un pays qui se veut moderne, fait face à des problèmes que connaissait l’Europe durant l’ère industrielle (19ème siècle).
Il serait plus normal de voir ces enfants fréquenter une l'école pour apprendre à lire et à écrire.
Dans certains cas, ces enfants sont orphelins et abandonnés à leur sort.
Ce drame devrait être pris au sérieux, et il revient à l’état et aux organismes sociaux de veiller à appliquer de façon plus sérieuse les lois prévoyant la scolarité obligatoire des enfants, indépendamment de leur origine, leur classe sociale ou leur revenu.
Les écoles disciplinent et socialisent les enfants et les encouragent à contribuer positivement à la société.
Nous devrions nous concentrer sur la recherche de solutions plutôt que sur l’esquive des problèmes. Ce n’est pas en se voilant la face, que le problème disparaitra.
Prétendre que ces enfants n'existent pas, ou abdiquer notre rôle social ne fera qu’aggraver la crise. Nous sommes en présence d’une vraie bombe à retardement.
Il faudrait donc agir aujourd’hui … demain il sera trop tard !
E.C
La mendicité s’est tellement professionnalisée que le mendiant traditionnel qui s’asseyait à la porte de l’église ou de la mosquée devient une denrée rare.
Les mendiants semblent être organisés, ce qui donne que derrière eux se trouve une forme d’institution qui anime ce trafic et leur donne les moyens de « réussir leur mission. »
Au Liban, on peut classer les mendiants en trois catégories :
1. La femme « solo » ou la femme avec un bébé, qui utilise ce dernier (qui parfois n’est pas le sien) pour sensibiliser les passants. Souvent il s’agit de jeunes femmes parfaitement saines, qui sont physiquement aptes à travailler. La vérité est que, dans de nombreux cas, ces femmes se prostituent et utilisent la mendicité comme couverture.
2. Le vieil homme / femme dans le besoin de soins: Ils brandissent généralement une ordonnance pour «prouver» qu'ils sont malades.
3. Les essaims d'enfants: Ce sont des enfants de 5 à 12 ans qui travaillent généralement en bandes. Tantôt ils vendent du chewing-gum, tantôt des fleurs, ou encore, ils lavent des pare-brises.
Les enfants mendiants à travers le Liban sont contraints de vivre dans la rue pour gagner le droit au logement et à la nourriture. En effet, si à la fin de la journée ils ne ramènent pas un montant raisonnable d'argent, ils ne sont pas autorisés à intégrer leur famille.
Certains de ces enfants vivent pour la plupart illégalement au Liban et ont rarement la chance de travailler dans leur pays d’origine. Ils passent leur temps à mendier pour éviter d'être battus, emprisonnés ou déportés.
Des enfants parfois si jeunes, qu'ils peuvent à peine atteindre les fenêtres de certaines voitures. Des enfants avec les mains et le visage sales, vêtus de vêtements dépareillés et en lambeaux, et parfois même pieds-nus. Avec les yeux formés, ils courent de voiture en voiture avec l’espoir de voir quelqu’un glisser un billet de LL 1000 à travers l’ouverture de la fenêtre.
Un visiteur étranger, qui voit ces enfants désespérés encore intrépides qui mendient dans les rues, ne peut s’empêcher de s’interroger sur les problèmes sociaux très inquiétants que connait notre pays.
Avec le temps, on cesse de compatir avec eux, et franchement on commence à en être agacés. Nul n’est dupe. Sachant pertinemment que ces enfants font partie d'un réseau de mendicité, nous les rejetons par réflexe, et nous évitons le contact des yeux, dans l'espoir qu'ils disparaissent comme par enchantement, et ce jusqu'à ce que la lumière passe au vert. Ils sont devenus partie intégrante de l'encombré "décor" qu’offrent les rues du Liban.
La société civile ainsi que le gouvernement se sont habitués à ces images, voir même les acceptent comme partie inhérente de la société libanaise.
Mais ce n’est pas en ignorant le problème que l’on va le résoudre.
Quel avenir pour ces enfants ? Quel avenir pour un enfant qui commence sa vie dans le giron de la mendicité criminelle? Quel sera le rôle de cet enfant dans notre société quand il deviendra adulte, après avoir été programmé toute sa vie à mentir, manipuler, mendier et voler pour survivre?
On estime qu'il y a plus de 100.000 enfants-travailleurs au Liban, dont environ 20% de Libanais, les autres étant d'origine étrangère ou mixte. Un pays qui se veut moderne, fait face à des problèmes que connaissait l’Europe durant l’ère industrielle (19ème siècle).
Il serait plus normal de voir ces enfants fréquenter une l'école pour apprendre à lire et à écrire.
Dans certains cas, ces enfants sont orphelins et abandonnés à leur sort.
Ce drame devrait être pris au sérieux, et il revient à l’état et aux organismes sociaux de veiller à appliquer de façon plus sérieuse les lois prévoyant la scolarité obligatoire des enfants, indépendamment de leur origine, leur classe sociale ou leur revenu.
Les écoles disciplinent et socialisent les enfants et les encouragent à contribuer positivement à la société.
Nous devrions nous concentrer sur la recherche de solutions plutôt que sur l’esquive des problèmes. Ce n’est pas en se voilant la face, que le problème disparaitra.
Prétendre que ces enfants n'existent pas, ou abdiquer notre rôle social ne fera qu’aggraver la crise. Nous sommes en présence d’une vraie bombe à retardement.
Il faudrait donc agir aujourd’hui … demain il sera trop tard !
E.C